Michel raconte comment il est devenu accompagnateur...
et comment il vit aujourd'hui encore cet engagement...
Le Seigneur a mis sur ma route beaucoup de personnes extraordinaires, des personnalités attachantes, des gens qui ont « une âme » avec qui on peut partager ce que l’on a de plus précieux : notre foi.
Et c’est dans cet esprit, qu'il y a quelques années, j’ai accepté la proposition d’Anne Tilmanne d’accompagner vers la Confirmation Laeticia, une jeune fille de 19 ans habitant ma rue et que j’avais eue comme élève.
Une de ses voisines a bientôt demandé à l’accompagner. D’autres candidats se sont présentés de différentes paroisses si bien que ce sont six jeunes de 16 à 21 ans que j’ai menés se faire confirmer par notre évêque en la collégiale Saint-Vincent de Soignies.
Nos rencontres se faisaient selon une tournante chez chacun des confirmands où nous étions accueillis dans la joie par les parents, qui, de l’autre pièce écoutaient évidemment ce qui se disait. Certaines réunions se tenaient évidemment chez moi ou à l’église. Après la célébration, j’ai même été invité à partager avec sa famille le repas pour fêter la Confirmation et la première communion de Laeticia.
Voilà comment j’ai mis le doigt dans l’engrenage !
En 2013, j’ai été sollicité par Anne pour accompagner un adulte, un Italien de 34 ans vers son baptême. D’après elle, il fallait un homme à la foi solide, car notre homme était assez « carré ». Il habite ma paroisse. Puis une autre paroissienne, une Portugaise de 38 ans, a fait la même démarche. Il faut dire qu’ils venaient de familles chrétiennes, qu’ils allaient à la messe et que c’était « par erreur » qu’ils n’avaient pas été baptisés.
Comme un groupe de sept confirmands s’était constitué dans l’Unité Pastorale, Père Etienne et moi-même avons pensé qu’on pouvait les réunir. Et ce fut un succès, malgré les différences d’âge (La benjamine n’avait que 16 ans et la doyenne, 82) et la diversité des origines. Nous avons réalisé un vrai approfondissement de notre foi, si bien que pratiquement tous les participants sont maintenant bien intégrés dans nos paroisses.
Voilà comment nous en sommes arrivés à conclure que, s’il y a un respect mutuel, nous pouvions grandir ensemble dans la foi, et cela avec peu de moyens d’encadrement puisque Père Ferdinand et moi-même assumons seuls cette tâche ô combien importante !
Cette année, cinq adultes de 21 à 32 ans ont cheminé jusqu’au baptême. On peut dire qu’ils formaient une bonne équipe et, alors qu’au départ ils ne se connaissaient pas, ils sont devenus de bons copains, se téléphonant pour se rappeler les dates des rencontres, certains allant chercher les autres en voiture,…
En plus de nos réunions « d’étude », nous avons participé à tous les rituels et rencontres qui étaient proposés (entrée en catéchuménat, rencontre avec l’évêque, appel décisif, scrutins, retraite, baptême, rencontre avec les néophytes, …) Ils ont pu découvrir ainsi plein de lieux, de personnes et de communautés différentes, de la paroisse et du diocèse. Leur représentation de l’Eglise s’est ainsi largement ouverte.
Et moi j’ai médité avec eux, j’ai marché avec eux, j’ai prié avec eux, j’ai mangé avec eux, j’ai ri, j’ai partagé même l’une ou l’autre peines. J’étais en même temps le chauffeur, le professeur, le père, l’accompagnateur, l’ami … et cela fait beaucoup pour un seul homme, et cela vous rend heureux.
La célébration de la Veillée pascale fut merveilleuse. Vous connaissez les rituels et l’ambiance, mais si vous y ajoutez la beauté des chants de la chorale des jeunes et la longueur et la gravité des paroles sacramentelles dans une église pleine à craquer, vous pouvez imaginer l’état d’esprit de nos catéchumènes. Eh bien non ! Ils étaient joyeux sous leurs dehors sérieux. Ils vivaient tout pleinement et même les anecdotes comiques.
Roméo, qui n’est jamais prêt, était là le premier arborant un beau costume blanc et on l’a charrié un peu. Gladise, perturbée par les cris de sa petite fille qui avait faim, a vu effarée qu’elle se gavait d’œufs en chocolat malgré sa belle robe. Rizlaine, la tête baissée, a eu la surprise de voir sous ses yeux ses deux petits bouts ébahis regarder leur maman se faire verser de l’eau sur la tête. Carmelo, qui était le premier à communier, a demandé en italien s’il devait tout boire et n’en a quand même laissé que très peu pour les autres. Et Nestor, pris d’un grand élan d’amour mystique, a failli demander devant tout le monde à sa fiancée si elle acceptait de l’épouser. Les autres l’en ont dissuadé. Dommage ! Et Dieu dans tout ça ? Je crois que Dieu riait aussi !
Mon engagement dans le catéchuménat n’est pas près de se terminer! En effet, partant du principe qu’il faut répondre immédiatement à toute demande d’initiation chrétienne, nous avons cinq autres jeunes adultes qui ont déjà cheminé avec ceux-ci. Et même si certains ont déjà fait leur entrée en catéchuménat, ils n’étaient pas encore prêts pour faire le grand saut dans la foi qu’est le sacrement de baptême. Ce sera donc pour la prochaine Veillée pascale. Dieu est patient et les aime déjà depuis toujours.
Dernière nouvelle : Père Ferdinand vient de m’informer qu’il venait encore d’inscrire un nouveau ! Ces Barnabites, ils ont quand même un charisme particulier !
A propos, si on vous demande d’accompagner un grand adolescent ou un adulte dans l’initiation chrétienne, ACCEPTEZ! Le Service diocésain, votre prêtre référent et le Saint-Esprit vous guideront, et puis il y a des manuels bien faits. Mais surtout votre propre foi s’en trouvera grandie et vous participerez à une magnifique aventure.
Michel
-
Créé parMerckaert-Ansay Christine