Péruwelz: les sœurs ont quitté Saint-Charles
Après avoir fondé et développé, en plus d’un siècle et demi, l’institut Saint-Charles à Péruwelz, les sœurs ont repris la route de leur maison de Wez.
Le 11 avril 1861, cinq sœurs de la congrégation des religieuses de Saint-Charles à Wez, fondée en 1684, arrivent par la diligence sur la grand-place de Péruwelz. Il s’agit alors de répondre à une demande du Doyen «qui souhaite assurer aux enfants et aux jeunes filles de la région, une culture solide adaptée à l’époque et une instruction pleinement chrétienne.» Le 25 juillet 2016, les sœurs reprennent la route dans l’autre sens et quittent Péruwelz pour rejoindre leur maison mère de Wez. Après 155 ans d’une longue et belle histoire que nous raconte sœur Éliane. Elle a passé la plus grande partie de sa vie à l’Institut Saint-Charles et écrit un livre «Les sœurs de Saint-Charles Borromée de Wez en Belgique» consacré à l’histoire contemporaine de la congrégation.
L’ASBL des sœurs devient laïque
En 1961, les sœurs s’installent dans la belle demeure de la famille Castiau à la rue Pont-à-la-Faulx. L’institution passe en quelques années de quatorze pensionnaires à cinquante et développe un externat à côté de l’internat. Les constructions se succèdent qui permettront d’accueillir de plus en plus d’élèves et d’ouvrir de plus en plus d’orientations. Les grands moments sont la création des humanités latines en 1940, puis modernes en 55. Et surtout la mixité en 68.
Quant elle arrive à Saint-Charles, sœur Éliane «avait envie d’enseigner, mais je me suis retrouvée à travailler dans l’administratif.» Une tâche surhumaine, d’autant que l’instauration du rénové en 78 génère de nouvelles options à l’Institut et un afflux d’élèves important. «Heureusement nous allons disposer des bâtiments des Frères Maristes. Mais le travail à cette époque a mobilisé toute notre énergie. L’école est devenu un centre d’enseignement secondaire autonome et des classes techniques et professionnelles sont apparues. Dernièrement la fusion des P.O. du primaire, du secondaire et de Bon-Secours a apporté beaucoup de positif. Dans le même temps, la gestion a fort évolué. Quand je suis arrivée dans les années 70, notre pouvoir organisateur était une ASBL constituée uniquement de religieuses. Paul De Bom a été le premier laïc à entrer dans l’assemblée générale. Et maintenant, sœur Anselme, arrivée d’Inde en 1969 et responsable de la communauté péruwelzienne depuis 2001, est la seule sœur de l’AG présidée par Colette Bourdon».
Labeur, foi, progrès
Pour des raisons de restructuration, les sœurs quittent aujourd’hui Péruwelz et regagnent Wez. Sans pour autant cesser leurs activités d’aide aux malades, aux gens âgés, isolés ou en maison de repos, d’assistance aux personnes handicapées. Elles continuent à travailler en relation avec les missions ouvertes en Inde, en Argentine, en Italie et en Pologne et à prendre part à la vie des paroisses. Avec, on l’imagine, une certaine nostalgie au moment de laisser derrière elles ce qu’elles ont mis plus d’un siècle à construire, dans le respect de la devise de leur congrégation «Labeur, foi, progrès».
(Source : Journal L'Avenir)
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